Le Télégraphe aérien CHAPPE de Montamisé

(Site internet de Montamisé http://www.ville-montamise.fr)

Le poste du télégraphe aérien Chappe de Montamisé était la 46° station de la ligne du sud-ouest Paris Bayonne, créé par une ordonnance royale de Louis XVIII le 25 septembre 1822.

Autrefois, se dressait ici le télégraphe Chappe de Montamisé (photo JF Liandier)

 

  Le poste se situait à 2,3 km au nord du bourg au lieu dit « le télégraphe » à proximité de la D85 dite « route du télégraphe » à l’altitude de 139 m.

Le poste de Montamisé correspondait en amont avec le poste de Beaumont situé à 10,8 km et en aval avec celui de Poitiers situé à 9 km (sur le toit du Palais de Justice).

Un panneau signalétique commémorant le souvenir de ce premier système de télécommunication moderne, ancêtre d’Internet, fut inauguré par la municipalité de Montamisé le 5 mai 1996.

Panneau commémorant le télégraphe Chappe inauguré le 5 mai 1996 (photo JF Liandier)

Le poste de Montamisé était du type pyramidal, pour vous montrer à quoi cela ressemblait, voici l’exemple du poste de St Marcan en Ile et Vilaine

 

La ligne Chappe fut opérationnelle d’avril 1823 jusqu’en 1851 pour Poitiers (avec l’arrivée du chemin de fer, le télégraphe électrique « Morse » remplaçant le télégraphe Chappe) puis 1852 pour Bordeaux et 1853 pour Bayonne. A noter que Poitiers fut en 1844 le siège d’une direction intermédiaire du télégraphe.

Nous connaissons la plupart des stationnaires du poste de Montamisé grâce à des états de paiement de la 3° division de Tours dont dépendait Montamisé ainsi que par les recensements de la population (à partir de 1836 les dénombrements étant nominatifs).

En 1823, la population de la commune est de 726 habitants, son maire (désigné par le préfet) est le baron Taveau de Morthemer.

Le premier stationnaire du télégraphe fut SECOUET Jean , fils de Jean SECOUET (cultivateur) et de ROSE Marie , demeurant au village d’« Ansoulesse ».

Description du télégraphe Chappe

Le télégraphe comporte au sommet d’un mât échelle de 7,5 m, un grand bras « le régulateur » (4,60 m) et à chaque extrémité de celui-ci deux « indicateurs » (2 m).

Ces trois bras sont en bois ajouré en forme de persiennes pour rendre l’appareil moins sensible au vent.

La commande se fait à partir d’un « manipulateur », grâce auquel le stationnaire positionne les signaux, avec la possibilité de vérifier leur exactitude. Chaque station est équipée de deux longues-vues permettant de visualiser en amont et en aval les signaux télégraphiques, noirs sur le fond clair du ciel.

A son apogée en 1844, le réseau Chappe comportait 534 stations, représentant 5000 kilomètres de lignes. Son seul inconvénient est de ne pas fonctionner la nuit, ni par mauvais temps. Le télégraphe électrique qui prend son essor à partir de 1845 n’aura donc pas beaucoup de peine à le remplacer.

En 1794 naissait la première ligne du télégraphe Paris Lille, un français Claude Chappe en était l’inventeur, concevant, construisant et exploitant un grand réseau préfigurant les télécommunications modernes.

Montamisé , parmi d’autres, a été le dépositaire de cette mémoire commune, à la base de l’histoire moderne des technologies des télécommunications.

Jean-François LIANDIER

 - 2 juillet 2004 - tous droits réservés